«Perpignan avance vers l'avenir» déclarait Jean-Paul A. évoquant les projets culturels municipaux.
On pourrait se réjouir d’une telle perspective … si l’on ne pouvait contempler les ruines résultant de la politique culturelle qu’il a menée dans cette ville depuis 15 ans.
Il n’y a pas eu à Perpignan de politique culturelle. Actuellement, il s’agit tout juste d’une juxtaposition d’équipements en plus ou moins bon état et de manifestations: une copie de recettes stéréotypées qui ne font pas la preuve de leur succès.
Or, si l’aménagement culturel du territoire est un des enjeux des politiques culturelles publiques, il ne peut se limiter à la multiplication des équipements qui trouve vite ses limites techniques et financières. Le site de Ruscino, qui a vu bâtir un équipement commandé à l’architecte de renom Wilmotte a été laissé à l’abandon, dans l’ignorance de presque tous. Je le répète: le musée de Ruscino, dans son état actuel, est une coquille vide. Pas de parking, aucun panneau de signalisation, un état équivalent à l'abandon..... On se moque des gens, en premier lieu des personnes travaillant dans ce musée. Quel élu digne de ce nom peut soutenir qu'il y a là une infrastructure s'apparentant à un véritable centre de recherches?
A la question «les musées de Perpignan sont-ils fréquentés ?», nous substituerons «sont-ils fréquentables ?».
Si nous tenons éloignée de nous l’idée de juger de leur qualité en se basant sur des scores, pour autant la réalité est , on peut le dire ainsi, que personne n’y va.
Comment investir des quartiers et des bâtiments éloignés des aires de desserte et d’activités culturelles sans avoir établi un projet qui non seulement crée le désir de culture mais aussi distribue et garantit les moyens de ses ambitions ?
Il serait pour cela essentiel de jeter des ponts avec l’éducation. Mais en la matière, je parle d’école, Jean Paul A. nous rappelle sur son blog que celle des beaux-arts lui coûte.
Comme pour le projet de théâtre, Jean Paul A. confond mystification et ambition culturelle. Le théâtre des archipelés sera le Guggenheim nous prédit-il !
Ouvert il y a 10 ans à Bilbao, ville marquée par la crise industrielle et la pollution, le musée Guggenheim est devenu en effet le symbole de la renaissance basque. Le bâtiment fascinant signé Franck Gehry a certes radicalement transformé l'image de la ville, mais dans le cadre d'une opération de rénovation urbaine beaucoup plus vaste (nettoyage des façades, nouveau métro, projets architecturaux audacieux ...).
Le taux de chômage de la province est passé de 20% au milieu des années 90 à 4% en 2007. Mais que l'on ne s'y trompe pas, ce ne sont ni les emplois du tourisme, ni ceux générés par les industries culturelles qui expliquent ce succès. La renaissance économique basque est avant tout le fruit d'une politique de relance industrielle volontariste qui a su valoriser les savoir-faire locaux et soutenir l'innovation.
La signature de Jean Nouvel suffira-t-elle à pallier les insuffisances (et les retards dramatiques) de la politique de rénovation urbaine pour transformer Perpignan en destination touristique et résidentielle ?
Le pôle muséal, dont on attend de connaître le contenu, le calendrier et le budget dédié, transformera-t-il les pratiques culturelles des Perpignanais ?
Nous le savons, démocratiser la culture suppose un effort public conséquent et durable!
Assez "de projets qui émergent... à venir.... à finaliser.... à penser....pour bientôt !.
Pour bientôt ? La formule magique, puissant anesthésiant à quinze années d’immobilisme.
Retrouver nos propositions pour TRANSFORMER LE MONDE dans notre programme municipal
Téléchargement programme_codo.pdf
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