Une incohérence assumée dans la politique du logement et de la rénovation urbaine à Perpignan ?
La lecture de deux articles parus le même jour dans l'Indépendant (édition du 27 février 2009) auront certainement eu comme résultat, de laisser les lecteurs perplexes.
Le premier article est un compte rendu d'une réunion, tenue récemment par Fabrice Villard, le maire adjoint délégué au Logement et au PNRU, lequel explique à la population de Saint Matthieu, que "l'habitat indigne c'est fini".
Plus loin, le détail des travaux: cette équipe a choisi de commencer par l'accessoire: le réaménagement du jardin (sic) Bausil (d'ailleurs, de nouveau en travaux, suite à des problèmes de malfaçon de la fontaine, décidément - ndlr).
Ensuite le logement: l'opération de restauration immobilière serait en cours sur les îlots Foch et Lavoisier, celle sur les îlots du Conservatoire serait en cours d'achèvement;
La réalisation d'une opération des restructurations sur l'îlot Templiers étant 'envisagée' (sic) avec une délibération sur une concertation préalable, en date du 5 février 2009.
Et contrairement à l'annonce, les délais d'éradication complète s'étendraient jusqu' à l'horizon 2013, dans le but de rechercher une autre catégorie de résidents, rien n'étant annoncé pour le relogement des résidents actuels par les HLM de la Ville...
Le second article est une interview de Mr François Rivière, en charge de la mission ministérielle ' Stratégies de logement des Collectivités Territoriales"; donc, celle d' un spécialiste reconnu nationalement, qui aujourd'hui se penche sur Perpignan, qu'il connaît très bien. François Rivière explique sa mission: favoriser le développement des projets de logements innovants conçus par les villes et de faciliter les réflexions entre les maires et élus locaux.
A la question: que faut-il faire pour ce coeur de ville ? Réponse: Il faut commencer par faire un état complet de la connaissance que l'on a des logements insalubres.
Nous ne l'aurions donc pas, cet état complet ? mais alors, quid des études du Cabinet Urbanis ? Cela n'aurait pas été encore effectué?
Encore plus loin: Il y a beaucoup trop d'étapes administratives différentes à franchir dans le domaine du logement, les maires sont devenus des chasseurs de primes, ils passent leur temps à faire des dossiers.
Mais comment un maire-président de l'ANRU, a-t-il pu se laisser déborder par l'administratif pendant autant d'années?
Finalement, le lecteur comprend que le rôle de la mission ministérielle est de simplifier les procédures, en coordonnant entre le maire et le préfet, la mise en place des opérations prioritaires de relogement par les HLM pour les personnes concernées à St Matthieu.
Arriver à faire une synthèse de ces articles et déclarations contradictoires serait un exercice délicat, mais je vais néanmoins m'y essayer:
Si l'on peut regretter que Perpignan ait pris des années de retard, notamment dans l'état des lieux des logements insalubres et le relogement des résidents, nous ne pouvons aujourd'hui que nous féliciter de constater que les Ministères du Logement et des Collectivités Territoriales prennent les choses en main à Perpignan, en envoyant un spécialiste qui demande au Préfet, représentant de l'Etat, d'intervenir dans le domaine de la rénovation urbaine.
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