Dans l'Education nationale, les mobilisations s'amplifient contre les 11200 suppressions de postes qui entraîneront des classes surchargées, rendant impossible le suivi individuel des élèves. Ce plan de rigueur va entraîner la disparition de dispositifs pédagogiques innovants, d’options et de formations spécifiques.
Dans les Pyrénées Orientales, c’est 36 fermetures de postes dont 11 en collège et 25 en lycée. Par ailleurs, les suppressions de postes de surveillants, administratifs, sociaux .… aggravent chaque jour davantage la qualité de l’encadrement des élèves.
Les annonces budgétaires, la volonté de ne pas remplacer le départ en retraite d'un fonctionnaire sur deux pour les prochaines années, dans le cadre de la Révision Générale des Politiques Publiques et le projet de loi sur la mobilité, auront, nous le savons, des effets néfastes sur la qualité de l'enseignement public et sur les conditions de travail pour l'ensemble des personnels.
Qui désormais viendra en aide aux élèves en difficulté? Les boîtes privées ? C'est bien connu, l'école française favorise les couches déjà favorisées de la population.
Pourtant, parallèlement à la réduction drastique des moyens pour l'enseignement public, Xavier Darcos a annoncé en février 2008 que le ministère de l’Education Nationale s’apprêtait à dégager des budgets inhabituels pour favoriser l’essor de l’enseignement catholique dans les quartiers défavorisés, bousculant ainsi les règles traditionnelles de l’école privée, dictées par le principe de laïcité. Un "Fonds spécifique d’intervention" sera bientôt mis en place rue de Grenelle pour subventionner la création d’une cinquantaine de classes dans les cités dès septembre 2008, dans le cadre du plan « Espoir banlieues ».
« Cette décision, prise en catimini, risque, selon Daniel Robin, responsable des questions de laïcité au Snes-FSU, de déclencher un conflit majeur avec les professeurs du public Nous n’accepterons pas que l’Etat supprime des postes en masse dans les ZEP(zones d’éducation prioritaire) et finance parallèlement l’arrivée d’établissements privés. La dernière fois qu’un gouvernement a prétendu favoriser le privé, un million de Français sont descendus dans la rue… ».
Le secteur privé affiche depuis longtemps sa volonté de participer davantage à la lutte contre les inégalités mais réclamait en contrepartie un coup de pouce budgétaire. «Il faut nous faciliter la tâche» avait soufflé le nouveau «patron» de l’enseignement catholique, Eric De Labarre, lors de sa conférence de presse de rentrée 2007. C’est chose faite.
Parce que la réussite éducative pour tous est au coeur du contrat républicain, nous devons nous mobiliser aux côtés des syndicats d'enseignants et des fédérations de parents d'élèves pour dénoncer la privatisation rampante des services publics le 15 mai, place de Catalogne à 10h30.
Et comme si le démantèlement du service public dans ce qu’il a de plus symbolique (l’école gratuite pour tous, dernier refuge de l’égalité des chances et de l’ascenseur social) ne suffisait pas, on s’attaque subrepticement au droit de grève en invitant les communes à organiser une garde des enfants.
Comme le faisait remarquer un chroniqueur de France Inter, l’utilisation des « jaunes » pour casser la grève existe depuis toujours. En revanche, faire financer la casse de la grève par d’autres (les collectivités locales), ça c’est très fort….bravo Monsieur DARCOS
Rédigé par : Jean-Baptiste LLATI | 15 mai 2008 à 10:04